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dimanche 26 mai 2013

Maracon

En ce jour où les températures ont à peine atteint le Q.I. d'un supporter de football, j'ai failli céder à la tentation de faire une pause chez Angelina pendant mon jogging, pour prendre un chocolat chaud. Non, je déconne. Là où je cours, il n'y a que des arbres en bois. Et puis vous me voyez, en short, tout transpirant, m'asseoir au milieu des mémères, des copines bruncheuses et des chinoises ravies (au lit) pour absorber un truc que le premier effort venu me fera régurgiter ? Cela dit, on peut être gourmand et sportif. L'univers étant constitué d'une agrégation de paradoxes, il est amusant de constater qu'il ne vont pas toujours dans le sens que l'on croit. Par exemple, si j'évoque le chocolat ou les macarons, tout un chacun se met à saliver en pensant au créations multi-colores et mégalomaniaques de tel ou tel pâtissier. Depuis quelques années, la douceur préférée de Marie-Antoinette et de George W. Bush a envahi les étales. Surenchère exotique des parfums, associations improbables, séries limitées à la noix, on a droit à toute la panoplie marketing pour nous faire avaler n'importe quoi sous prétexte de créativité. Qu'importe, les gens (c)avalent, piétinent et se bousculent sous la pluie froide pour acheter leur dose de petits gâteaux arrondis. Alors forcément, mécaniquement, rationnellement, pour pouvoir suivre la demande, il faut trouver un truc. Et parfois, le truc, il est moche. Si l'on pointe souvent les bouis-bouis asiatiques pour leur hygiène douteuse, certaines grandes maisons des beaux quartiers ne sont pas en reste, un peu comme ces dames chics qui portent des culottes sales. Si un de ces jours vous mangez un macaron à l'anchois, ben, c'est qu'il n'était pas à l'anchois. On vous aura prévenus.

Enfin pas de panique, pour brûler toutes ces calories plus ou moins saines, on va retourner courir un peu. Entre les macarons et le marathon, il n'y a qu'une foulée de plaisir que je déroule en évoquant la durée. Pas pour vous dire que la première question qu'on me pose quand j'indique que je suis marathonien (je l'écris ici mais dans la vie je ne le dis jamais spontanément) est "Ah bon ? Tu mets combien de temps ?". Ça, St Exupéry l'a merveilleusement décrit en 1943. Plutôt pour déplorer le côté bovidement fatal qui draine chaque semaine des milliers de gens supplémentaires à s'esquinter sur le maca...dam en pratiquant cette discipline. Sport à la mode s'il en est, la course à pieds a été rattrapée par la matrice, et la voilà propulsée dans l'univers des sports pour cadres qui revendiquent leur abonnement au 36.15 Qui-n'en-veut. Et la mode, on a beau faire tous les efforts, elle courra toujours plus vite que nous.

Monsieur A.S.O, grand organisateur des événements sportifs majeurs notamment en running, l'a bien compris. Inflation indécente du prix des dossards, ajout de 10.000 dossards supplémentaires au marathon de Paris 2013 (en plus des 40.000 habituels), etc. Il se trouvera toujours un bon petit soldat pour nous expliquer que ça coûte cher à organiser, qu'"il faut bien" (j'adore cette expression, "il faut bien", je crois que c'est la plus niaise, la plus plate et la plus beauf de la langue française) répondre à la demande. Et mon cul, c'est du Pierre Hermé ? Business is business my friend, and this is a bloody good one. Mais revenons à nos moutons, vous me suivez, forcément. Le marathon évoque instantanément l'idée de souffrance. Hé bien je vais vous dire, c'est absolument justifié. Pour autant, et pour le coureur du dimanche amélioré que je suis, la course est un besoin, une évasion, un moment de défoulement et de sérénité. De plus c'est un sport facile à pratiquer, peu onéreux et quasi-illimité dans ses variations. Un peu comme les macarons en fait.

Le macaron procure un certain plaisir lorsqu'il pénètre dans notre corps, pourvu qu'il soit frais, la course procure un plaisir certain quand on arrête le chrono. Ce qui se passe au milieu, ma foi, ne regarde que notre foie.

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