Bienvenue sur Alexagère

Opinions tranchées, points de vue partiaux, caricatures iconoclastes, analyses simplistes, expressions à l'emporte-pièce, conclusions hâtives...
Des avis sur tout mais surtout des avis. Taquin mais pas moqueur, écorché mais pas donneur de leçon, provocateur... De rires je l'espère.
Retrouvez-moi sur Facebook

vendredi 31 octobre 2014

Echec et maths

Que dire d'un pays qui ne vénère que les forts en maths ? Que ça me véner ? Facile, mais vrai. Depuis aussi loin que ma sous-culture générale remonte, la France porte un culte particulier à celles et ceux qui manipulent les chiffres du bout de leurs neurones, aux équilibristes de l'équation, aux funambules des dérivées secondes. Est-ce par un atavisme géocentrique, un biberonnage aux chiffres arabes, une fascination pour les fruits du boulier ? Peu importe, le fait est. T'as fait l'X, t'es un as, t'as fait autre chose, t'es un nase. Ingénieux ingénieur t'es cador, laborieux universitaire tu finiras chercheur... D'emploi. La blouse ou la louse, quoi, à Nanterre l'emploi s'enterre. Seule chance de se rattraper, faire l'ENA pour apprendre à parler fort afin de masquer son incompétence tout en exerçant les plus hautes fonctions.

Le système éducatif de notre nombriliste pays, qui donne des leçons, est-ce parce qu'il est free, qu'il n'a rien compris, a décrété que la seule chance d'un individu pour atteindre le sérail des élites est de percer l'équation de Drake. On voit où ça nous mène. Pas de place pour une autre forme d'intelligence, fût-elle arborescente. Le filtre est là, insidieusement logé dans l'ADN de n'importe quelle école dès le primaire. Tu rentres pas dans le moule, c'est que tu en es une, il y a les "bons" et les autres. Pourtant j'ai rencontré dans ma vie suffisamment de crétins diplômés des plus grandes écoles pour savoir relativiser. Et la relativité, c'est de la physique.

Le comble, c'est qu'ils sont forts, il faut le reconnaître. Mais à quoi bon fabriquer un Rafale quand on n'est pas foutu de le vendre ? Là est la question. Quand on sait que ce sont les polytechniciens qui, ayant pris le pouvoir chez Dassault au début des années 90, introduisirent la couleur dans l'avionique dudit appareil, ce qui provoqua un rejet immédiat des pilotes, ça en dit long sur la différence entre matheux et pragmatiques.

La France, c'est exactement comme le Rafale. Un super produit, qui a une très haute opinion de lui-même, sauf qu'à force de neuneuter il est arrivé trop tard sur le marché. Les trains sont passés, et ils n'étaient pas d'atterrissage. Alors personne n'en veut plus et tout le monde achète les pièces détachées. Nous voilà devenus officiellement une usine d'ingénieurs qui se délocalisent dès qu'ils sont diplômés, c'est dire s'ils voient un sens à rester dans leur pays. On est trop forts, on a réussi à inventer l'export-nawak : l'unité de production reste en France et ce sont les produits porteurs de renouvellement qui se barrent à l'étranger faute de débouchés locaux crédibles. C'est le point culminant de l'absurdité, pour un centralien fabriqué et aussitôt exporté, le système génère des milliers de chômeurs, condamnant de facto l'économie à la sclérose en plaque.

Bien entendu, les chantres des RH s'insurgeront face à de tels propos. Les RH, vous savez, ce peuple de connasses pétries de certitudes, convaincues de leur philanthropie et qui, bien que dopées par les marchands de logiciels, ne voient pas plus loin que la gestion du personnel. Quoi, comment, même pas vrai, quel scandale, monsieur vous êtes aigri foncé, nous on recrute des gens venant d'horizons (a)variés. Pas des gens d'ailleurs, des "talents", les gens on ne sait pas ce que c'est, ils n'ont pas les bons diplômes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire